Pour les adoptions des chiens

Tu fais bien de rappeler Christine que c’est un vrai boulot de recevoir les gens, de les renseigner et de les conseiller sur le chien qui correspondrait le mieux à leurs attentes et à leur mode de vie. Le tout avec pour unique objectif que le chien soit bien et les gens heureux de leur nouveau compagnon. Parce que quand les adoptants sont contents eh bien ils en parlent autour d’eux et ça fait de la pub aux chiens du refuge !  Un refuge n’est pas une boutique, ni une animalerie, alors jouer les apprenties vendeuses est inadapté.  Faire une adoption c’est facile, Réussir une adoption c'est très difficile.

Je me souviens d’un couple avec enfants qui avaient été touchés par un chien du mois vu sur une affiche. Ils venaient spécialement pour lui et le chien était parfaitement adapté à leur mode de vie et aux enfants. Sur place ils étaient conquis et tout roulait jusqu’au moment où une bénévole a voulu "briller" en montrant aux enfants un adorable chiot peluche Border Collie de 4 mois qui venait juste d’arriver…et là les enfants n’ont plus voulu du tout du chien adulte, mais pleuraient pour avoir le BB si mignon…qu’ils ont fini par obtenir parce que les parents ont voulu leur faire plaisir et trouvé trop triste que cette jolie boule de poil soit dans un refuge. Bien que la famille ait été avertie que ce choix n’était pas adapté pour des parents peu disponibles qui travaillent toute la journée : d ‘où le bon choix d’un chien adulte qui sait rester seul sans tout dévaster, qui peut se retenir pour ses besoins, et bien entendu déjà qui est souvent déjà éduqué…ce qui était le cas du chien du mois en question. Rien n’y a fait. Ils sont partis avec sa peluche qui est revenue (comme prévu) quelques mois plus tard, parce qu’elle demandait beaucoup trop de temps et d’énergie. En tout cas beaucoup plus que ce que ces personnes étaient prêtes à donner compte tenu de leurs contraintes. Encore une fois un chien adulte, calme et tranquille aurait été un compagnon parfait pour toute cette famille qui ne souhaitait pas trop s'investir.
Résultat : le refuge a récupéré un chien tout fou qui n’était plus mimi comme un chiot et pas encore éduqué comme un adulte. Les gens n’ont pas repris de chien, échaudés par cette mauvaise expérience.
Le plus drôle c’est que la bénévole à l’origine de cette adoption manquée ne s’est à aucun moment sentie responsable : quand la chienne est revenue elle a dit un truc du genre « ah ben moi j’y suis pour rien je leur ai juste montré » !Trop facile : quand ça marche bien « c’est moi qui l’ai fait » et quand ça ne marche pas « c’est pas moi» !

Si certains bénévoles s’intéressent aux adoptions sérieusement, avec tout le travail à l'année et les responsabilités que cela  implique,  ils sont les bienvenus s’ils en ont les compétences. Sachez que c'est un engagement sur la durée, beaucoup de boulot pour bien connaitre les chiens et comprendre quels sont ceux qui correspondraient le mieux à tel ou tel profil. Ensuite il y a un SAV, c’est rien de le dire (échanges mail et téléphone avec les adoptants), qui va des pipis incontrôlés, au rappel qui ne se fait pas etc…Et bien entendu si le chien revient (eh oui ça arrive) encore faut-il que ce soit pour de bonnes raisons (anxiété de séparation traitée mais sans succès, incompatibilité avec le chat de la maison, décés etc..) et savoir se remettre en question quand ce n’est pas le cas, parce que ce serait trop facile de tout mettre sur le dos du chien ou bien sur les adoptants!
Vous aurez compris que les filles en charge des adoptions font un boulot dingue et pas facile, alors merci de ne pas, en plus, leur mettre des bâtons dans les roues !